uhlrich, peinture

 
 













 

uhlrich

Peintre






















À la Tour d’Argent

L’Isle sur la Sorgue

Mai 2008


     Formé à l’École des Beaux Arts de Saint-Étienne de 1952 à 1955, Michel UHLRICH après quelques expositions prometteuses, quitte sa ville natale en 1959 pour « monter » à PARIS. Les expositions se succèdent notamment à la Galerie BERNHEIM JEUNE à Paris mais également en Allemagne, en Suisse, en Suède, en Pologne et aux États-Unis où UHLRICH compte de fervents collectionneurs.


    En 1964, le peintre rencontre le cinéaste René CLAIR* qui lui écrit cette dédicace en forme d’injonction : « …Je souhaite aussi que vous poursuiviez votre route sans vous soucier des conformismes et des anticonformismes que l’on trouve au même rayon du Prisunic de l’inspiration ».


Michel UHLRICH choisit en 1973 de s’installer à Lagnes dans le Vaucluse. Depuis, il ouvre chaque été son atelier au public.  En 1998 L’Arbre à Vélo organisait à L’Isle-sur-la-Sorgue une exposition d’UHLRICH. Dix ans après, fidèle à ses engagements, l’Arbre à Vélo honore ce grand peintre, immense patrimoine vivant de notre région.

Michel UHLRICH a quitté notre monde en 2016.                 

RÉTRospective

         Un fracas suspendu dans le vide

 

    Porter des émotions, des sensations, et les transmettre aux spectateurs, ce pourrait être la mission que s’est fixée la peinture de Michel UHLRICH. Avec ses univers flottants, ses immersions dans la couleur, ses constructions en équilibre instable, celle-ci réussit d’autant plus dans cette tâche qu’elle est l’œuvre d’un vrai virtuose de l’art pictural. Depuis qu’il est entré en peinture, UHLRICH en a exploré tous les genres avec un égal bonheur, avec une égale maîtrise, du figuratif avec ses portraits saisissants, à l’abstrait avec ses paysages intérieurs et ses compositions puissantes.

        Fidèle dans ses engagements de montrer et diffuser la vraie création artistique locale, l’association l’Arbre à Vélo met la barre très haut avec ce nouveau «coup de chapeau» à la Tour d’Argent. Ne disposant à L’Isle-sur-la-Sorgue que de cet espace d’exposition, «Rétrospectivement» ne saurait constituer une véritable rétrospective*, et donc s’intéressera plus particulièrement aux paysages et aux compositions abstraites de l’artiste. Une rétrospective partielle donc, mais le fruit d’une vie entière consacrée à la peinture.

Nous verrons donc dans cette exposition différentes séries, issues de plusieurs périodes de l’œuvre d’UHLRICH, et notamment une série de paysages, des paysages intérieurs, des paysages de peinture et même de sable. Une lumière spéciale baigne toutes ces compositions, leur donnant un air de cité engloutie, de monde subaquatique ou de galaxie, de confins de l’univers. Le métier est là, qui chaque fois assemble les ingrédients d’un nouveau monde et chaque fois installe des compositions amples, puissantes et actives autant que sereines et équilibrées.

        Dans une autre série, la sérénité des paysages intérieurs fait place à une fureur de grande bataille, une peinture de l’énergie et de la précipitation. Bâties par l’alternance de plages claires, subtilement travaillées en tons fondus et de plages sombres, plus resserrés, cette série exprime le conflit, la tragédie violente. Plus épaisse, la matière y est appliquée en bandes contrastées, juxtaposées en rythmes nerveux, la charpente et le mouvement interne du tableau.

La maîtrise d’UHLRICH tient dans cette capacité à inscrire plusieurs temps dans ses compositions : tout en nous imposant un mouvement général torrentiel et débordant, sa peinture nous porte à cet instant de bascule, où l’ordre devient désordre, le plein devient vide, le bruit et la fureur se muent en silence. Un fracas suspendu dans le vide.

 

Thierry Bedoux

 

  1. *Une vraie rétrospective d’UHLRICH aurait nécessité, tant l’œuvre du peintre est abondante, de disposer au moins de l’espace du Musée Campredon. Hélas cet espace étant réservé aux «amis de René Char», seul un infime fragment de l’œuvre du maître de Lagnes sera visible à la Tour d’Argent…



   http://uhlrich.hautetfort.com

UHLRICH écrit actuellement chaque jour des petits textes courts, certains proches des haïkus, ces petits poèmes japonais de trois vers et une centaine de ces textes illustrés par lui-même feront l’objet d’un livre d’artiste : Ricochets.

Ces textes ont été déclamés par la Compagnie du Clair Obscur de Lagnes, lors d’une lecture publique le jeudi 22 Mai 2008 de 19H à 21H à la Tour d’Argent. 

Le port

Nu

L’accordéoniste

Paysage âgé

Ricochets ou Ballet mauve

Le grand Air